L'Amour est partance, sommes-nous l'Amour pour autant ? Est-ce l'Amour qui défie l'écheveau des paroles du vent ?
Les épicéas poussent entre les rails par Amour de la vie, pour tenir la promesse secrète enfouie dans leurs racines, je t'ai promis l'Amour, il arrive, non pas comme un chevalier dans son armure scintillante, mais à tâtons, au milieu des chouettes, sous la charpente étoilée de l'errance.
L'Amour est manège, rumeur, stratagème avant de mourir.
Faut-il sacrifier une oreille de peintre, un ½il de musicien, une tumeur de comptable, une phalange de Yakusa pour satisfaire ses exigences de minotaure.
L'Amour n'attend pas de réponse, il exige création, réparation de l'ouverture d'un gouffre, l'annulation des lois de la pesanteur.
L'Amour est un chien blanc qui court sur une route, emporté par son élan, nul maître ne l'attend, il file à la recherche d'une étincelle qui embrasera la forêt.
L'Amour est voyageur, il n'a que faire des boîtes vocales, il va à la vitesse de la lumière à travers les corps, l'Amour est miracle, celui de la transparence des corps offerts, celui des regards assurés.
Dans Amour comme dans prière,
Il y a le vers-l'autre,
Le pour-l'autre,
Et l'en-l'autre.
Ce manque insondable que nous avons en partage guide nos pas vers ces lumières factices, ces ombres du jour, ces fantômes qui hantent les limbes de la réalité.
L'Amour n'est pas narration, il n'a ni début ni fin, ni Alpha ni Omega, ni Aleph ni Zaïn, ni Dieu ni Maître. Il est comme toi et moi fait de chair et de sang, d'images et de sons. Je t'aime parce que c'est toi qui prends ce monde à bras le corps et que tu le renverses.
J'ai tué le Dragon et suis devenu Dragon à mon tour.
Partage